Tour de France 1957
1957, c'est l'événement à Isigny sur Mer, le tour de France venant de Cherbourg et allant vers Caen, traverse en effet la petite bourgade.
Un coureur revêtu du maillot jaune et portant le numéro 69 traverse le bourg, poussé par les autres, le bras levé, une estifilade de mercurochrome sur la jambe, une bobine Kodak sur le dos, il salue les badauds massés derrières les barrières...Boujou Radoud, boujou Simon, boujou Duval...C'est mon papa!
Suite à un pari avec les copains ou avec lui même, c'était suffisant, il avait décidé de traverser Isigny en tête du tour de France. Tout le monde a bien rigolé... Aujourd'hui il aurait sûrement fini en garde à vue...
Une dédicace sympathique à la galerie du belvédère à Grandcamp.
Bien qu'il eût été mon prof en terminal, je n'ai revu Daniel Lapierre que récemment, en fait c'est lui qui m'a trouvé par l'intermédiaire de mon blog sur Isigny.
J 'ai commencé la lecture de ses livres par le dernier:"Le solitaire du pas du loup", un régal; depuis j'ai lu, "Le passeur", "les rouges terres" et je viens de commencer "Le cul dans l'auto". C'est jubilatoire, son écriture, ses personnages, les lieux ou ils évoluent, tout me séduit dans ses ouvrages, dont l'action se déroule autour d'Isigny, Neuilly, les marais, à une époque bénie ou j'étais encore tout pétiot.
C'est un voyage dans le temps qu'il me fait faire, et tout est vu avec justesse, jusque dans les moindres détails,. Merci Daniel, j'attends les autres.
Explosion du "GRANDCAMP"
...Ou comment se cultiver en lisant des bandes dessinnées.
Une des plus grandes catastrophes portuaires de tous les temps!
Le 16 et 17 avril 1947, le cargo français "GRANDCAMP" un Liberty ship,à quai à Texas City,
en cours de chargement de nitrate d'ammonium prit feu, la cargaison
toute entière s'enflamma, puis explosa provoquant la mort de centaines
de personnes, l'explosion d'un autre navire contenant du souffre et de
très gros dégâts sur les quais. Un hangar de la firme MONTSANTO, contenant du styrène fut entièrement détruit, ainsi qu'une partie de la ville qui dut être évacuée, l'une des ancres du bateau fût retrouvée à trois kilometres et l'explosion entendue à 150 miles à la ronde.
J'ai appris cet accident dans le troisième volume de "Tramp". Vérification faite, c'est exact.
Le début de l'incendie.
grandcamp sous la neige
J'étais furieux d'avoir raté les 40cm de neige à Grandcamp, samedi dernier je me suis un peu rattrapé, il y en avait moins certes, mais le spectacle valait quand même la peine.
Quand Isigny se prend pour Venise.
Quelques jours par an, Isigny se prend pour Venise...Oh, pas longtemps, à l'occasion des grandes marées, une 116, comme ici, et pendant une petite heure à peine.
C'était après la tempête, deux jours avant l'eau était montée plus haut, je n'étais pas là; aujourd'hui temps calme, ciel bleu, eau à peine frémissante: un miroir!
Ci dessous, un panoramiqie pris depuis Les Hogues, le quartier historique des pêcheurs, un lieu ou l'animation était grandes quand j'étais gamin.
Avant les souvenirs
Quel chapeau!
Je pense que cette photo a été faite avant ma naissance. A Isigny, il y avait une modiste: Madame Potier, ma grand mère y achetait ses chapeaux, celui là c'est quelque chose! Je n'ai connu la modiste que dans les baraquements construits par les Américains, sur la place; j'y accompagnais ma Grand Mère, à son bras, ma future maman.
Ballade aux ïles St Marcouf,(encore!) ou,"Quand la Manche se prend pour la Méditerrannée"
Juillet 2008, beau temps, pas de vent, départ à 6h30, à bord du François-Emmanuel, le jour se lève, sur le chenal...
L'annexe est en remorque
Sortie du chenal
Tiens...Un clandestin...!
Malgré un vent nul, passé les dernières bouées, le moteur est coupé, la marée descendante nous emmènera doucement jusqu'aux îles.
Calme plat!
Les lignes sont mises à l'eau.
Et çà mord...
Les îles se rapprochent.
L'île de terre.
...hérissée de noires sentinelles!
Saluons au passage la Marie-Madeleine, de St Vaast, restaurée il y a quelques années par l'atelier d'Archimède, chantier naval situé quai Surcouf, à Isigny.
Un peu de plongée...
...et on débarque!
Le retour se fera à 4,5 noeuds, le vent nous ayant fait la bonté de se lever, juste comme il faut!
Le capitaine à l'air content...
Retour sur le chenal
Le François Emmanuel est basé à Isigny, il a été restauré par l'Atelier d'Archimède et gréé en bisquine; sa jolie garde robe a été réalisée par Anne Renault, voilière à Fouras, sur un plan d'Yves Pilon, les ferrures ont été réalisées par Thomas morel, forgeron à Mongaroult. Merci à Denis pour les beaux matelotages.
Vous pouvez suivre la restauration du François-Emmanuel sur l'atelier d'archimede
Les "racers"
Au milieu des années 50, mon père, qui adorait la mécanique et la
vitesse, avait décidé de battre le record de vitesse sur l'eau,record
détenu à l'époque par un Américain, Paul Sawyer, en classe 4 sur un
bateau "3 points" l'Alter Ego". La vitesse de 185,14 km/h, fut atteinte
le 15 Juin 1951, sur le Salton Sea, en Californie.
Mon père visait plus modestement la classe 3, record à 113 km/h , si mes souvenirs sont bons.
Il se procura le plan de l'Alter Ego, en réalisa une maquette, puis
passa à la réalisation grandeur nature. C'est avec le moteur de la
Dyna Panhard familialle, "la panpan", démonté et remonté dans le bateau
qu'il fit ses premiers essais. Nous étions tous surpris que la dyna toute neuve fût déjà en panne...Mais moi je savais! Heureusement mon père trouva rapidement un moteur d'occasion pour le bateau et la panpan, elle, retrouva son moteur d'origine: un moteur extrèmement léger,à refroidissement par air, tres facile à démonter, mon père le trouvait révolutionnaire, il ne compris jamais que l'on continuas à fabriquer des moteurs à refroidissement par eau.
Les élèves de l'école de garçons et
du collège, se souviennent encore du rugissement de l'échappement
libre ,à deux pas, sur le canal.
Avec le moteur Panhard, aprés de
multiples réglages, une hélice commandée chez Radice en Italie, et au
deuxième bateau, il frôla les 90 km/h, mais c'était les limites du
moteur; il fallait trouver autre chose.Un moteur de voiture gonflé par exemple. Il écrivit donc à Amédée Gordini pour expliquer son projet; Amédée dit banco et prêta un moteur. Mon père construisit la coque en
conséquence.
Les premiers racers, équipés de moteurs Panhard à refroidissement par air.
Au fond le premier, le rouge le "Morelus",échangé à Lerebourg contre un kart à moteur de Vespa.
Au milieu, le blanc, le plus rapide, celui du championnat de France.
Au premier plan, probablement celui d'Hennequin
Mise à l'eau sur la cale à Isigny
à gauche mon Papa, à droite Lerebourg.
virage à la bouée, en course.
Les racers étaient beaucoup plus rapides que les hors-bords équipés de moteurs Mercury hors de prix, ce qui énervait passablement les propriétaires des dits hors-bords, toutefois les racers viraient tres mal et reperdaient une partie de l'avance gagnée en ligne droite.
Préparation d'une course à Clécy ou Rabodanges, j'ai oublié.
Le vilain petit canard...
Il aurait du être le plus rapide, peint en gris métallisé avec une queue tricolore....il fut un ratage total!
Mon père construisit 6 racers, le premier le Morelus qui passa ensuite à Lerebourd, ensuite le blanc, le plus rapide, il en construisit un autre pour Hennequin, un autre encore pour Marcel Girard, le cinquième: le vilain petit canard,et enfin le sixième èquipé du moteur gordini, je crois que Decaumont courait sur un autre type de bateau, au début en tous cas.
Remise de prix, à gauche Hennequin, à droite: Louis Morel, L'homme à la casquette était "Monsieur Caron" c'est lui je crois qui avait présentait Papa à Gordini.
La coque en cours de construction avec le moteur Gordini.
Pour les premiers (et derniers) essais, Amédée Gordini s'était déplacé à Isigny avec son Mécano.
Sur la photo: Amédée gordini, cigarette au bec et casquette à carreaux, à sa droite mon Papa, en dessous, le mécano, on reconnaît aussi Decaumont qui pilotait également un bateau de course.
Mise à l'eau
Aprés un galop d'essai à plus de 100kml/h, le 22mai 1961. Le bateau était bleu et blanc, bleu Gordini évidemment.
Le bateau dépassa les 100km/h, hélas, le mécano plus féru en voitures, qu'en bateaux, fit une erreur dans le branchement du refroidissement, erreur qui fût vite fatale au moteur.
Aprés une victoire, à gauche: René Saint, au fond à droite, Lerebourg, un autre pilote de racer.
L'article de Ouest-France, merci à Patrick Brunet et à sa fille de me l'avoir fait parvenir.
Souvenirs
Dans le "bidon". C'est ainsi que s'appelait la salle des fêtes provisoire construite après la guerre, tôle ondulée et laine de verre retenue par un grillage.
Cette photo a du être prise à l'occasion d'une distribution des prix, ou d'un spectacle de fin d'année, j'ai reconnu: Lefranc, Lapierre, Pignolet, Malerbe, levallois, Chigouesnel (ou mel, je ne sais plus), Radoul, Doos, les jumeaux Deher, Sabine, Fortin, Pignolet, Castel, Leberuyer, et votre serviteur...Pour les autres, j'attends vos propositions...
Première année du jumelage entre Isigny et Kingsbridge, en 1962 si j'ai bonne mémoire. Le départ des Isignais pour Kingsbridge.
Les jeunes Anglais et Anglaises, les profs, et quelques personnalités investies dans le jumelage.
photo Louis Morel
bonne année 2008
Et pour ne pas rester sur une note négative, un photo de l'Union, le "beau gréément" sur la cale, je n'aime pas trop le terme "vieux gréément", est ce qu'on dit qu'on écoute un vieux Mozart, ou que l'on regarde un vieux Rembrand...?
alors là, franchement, je ne suis pas d'accord...!
J'ai essayé de vous parler jusque là de mon attachement à Isigny et sa région et de tout ce que j'aime, en évitant de voir le côté négatif des choses.
Mais les quatres "luminaires" qui viennent d'être installés aux quatres coins du pont sont vraiment à vomir.
Prétentieux comme un plateau de TF1, la chaîne du moins disant culturel, du pesticide mental et du défoliant à neurones.
Ils gâchent toute la poèsie du lieu comme une mouche bleue sur le nez d'une jolie femme.
Pour "améliorer" l'espace urbain, on doit considérer des facteurs comme son histoire, le style des bâtiments qui sont son âme, le lieu (campagnard, marin, ville nouvelle...etc) afin de rester en adéquation avec l'esprit de ce lieu; ici c'est tout l'inverse qui a été fait.
J''étais plutôt d'accord jusque là avec les amènagements récents malgré les poubelles en plastimoche et les poteaux anti voitures un peu trop nombreux, mais çà ne cassait pas l'ensemble; ces quatre phallus lumineux foutent toute la poésie du lieu par terre.
On pouvait placer quatre belles copies de réverbères anciens (pas néo comme sur les hogues), il en existe, ou même des réverbères contemporains mais qui soient d'un registre "marin" comme le lieu l'y invite; il en existe de tres beaux également.
Là, rien que frime et tape à l'oeil, (mais l'exemple vient d'en haut, n'est il pas?)
Enfin espèrons que la corrosion en aura vite raison...
quelque chose passe dans le ciel...
j'ai "trouvé" çà dans le ciel d'une de mes photos faites dans les marais...c'est quoi...?